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Saddle fitting: Les poils blancs

Edité le 23/03/2016

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Saddle fitting: Les poils blancs

Les blessures et les pathologies liées au harnachement

1/ Les poils blancs

Pour ouvrir cette série d'articles sur les blessures de harnachement, on va parler des poils blancs.

Les fameux, les célèbres poils blancs... dont personne ne sait vraiment trop ce qu'ils sont, hormis un mauvais présage.

Retour au collège, avec un peu de biologie pour commencer. La couleur du poil est due à un pigment, la mélanine, qui est fabriquée par les mélanocytes. Les mélanocytes sont des cellules contenues dans l'épiderme, à quelques micromètres sous la surface de la peau.

Lorsque des poils blancs apparaissent, c'est le signe que les mélanocytes sont endommagés et ne produisent plus de mélanine. Faute de pigment, les poils blanchissent – Wikipédia me signale que ce phénomène porte le doux nom de « canitie ». Si le dommage est minime, le renouvellement cellulaire peut permettre aux mélanocytes de fonctionner à nouveau, une fois la cause du problème supprimée – sans même forcément attendre la prochaine mue. Mais si l'atteinte cutanée est trop profonde, même si la cause du blanchiment est supprimée, l'impitoyable marque blanche ornera à jamais le dos de votre fidèle compagnon.

Relax, cela dit. Certains chevaux blanchissent pour un rien, et d'autres ne blanchissent jamais, il en va de la sensibilité des tissus cutanés de chacun.

Rapport au harnachement, ces poils blancs peuvent être causés de deux façons :

  • par des pressions trop importantes
  • par des frottements irritants

Même si les poils blancs peuvent apparaître d'un seul coup, ils sont souvent couplés avec d'autres signes cutanés / pileux : par exemple, des poils rebroussés et cassés, texture paillasson, vont souvent de pair avec des frottements.

Les surpressions forment des patchs unis de poils blancs. On les voit fréquemment apparaître de part et d'autre du garrot, à cause d'une gouttière trop serrée; ou sur le dessus du garrot, parce que l'arcade de la selle est trop large, ou la gouttière pas assez profonde, ou encore parce que le tapis n'est pas bien dégarrotté et fait des plis, voire parce que la couverture a comprimé les apophyses vertébrales ! (dans ce dernier cas, cela peut dégénérer en bursite ou même en abcès).

Les zones de frottements sont souvent plus floues, ça ressemble à un phénomène d'aubérisation.

Mais une altération de la robe juste sous la selle, c'est quand même suspect... En fait, les mélanocytes sont dégradés à cause de l'échauffement provoqué par le frottement. Les poils blancs apparaissent disséminés à un endroit où le contact de la selle n'est pas franc. Ils correspondent ainsi à une selle trop large au garrot, mal soutenue par des matelassures fatiguées, ou trop courbe et qui fait « rocking chair ». Ils peuvent aussi être induits par un tapis qui bouge en même temps qu'une selle instable... ou à une selle qui subit l'influence d'un cavalier mal positionné.

Notez que des poils blancs disséminés sont plus susceptibles de disparaître que des poils blancs compacts : les frottements causent donc, a priori, moins de dommages pileux que les surpressions (mais bien évidemment, ils causent des dommages d'autres types plus importants, sinon c'est pas drôle...).

Lorsque vous avez affaire à des poils blancs, posez individuellement chaque pièce d'équipement, à commencer par la selle, seule sur le dos du cheval, repérez les poils blancs et tentez de voir à quoi cela correspond dans votre équipement. Tentez de repérer si les marques sont symétriques ou pas, et si elles ne le sont pas, vérifiez que lorsque vous êtes à cheval, vous êtes vous-mêmes symétriques... on voit parfois des marques blanches apparaître à cause d'un cavalier assis plus sur une fesse que sur l'autre !

Enfin, si les poils blancs persistent et que vous n'en trouvez pas la cause, posez-vous la question des matériaux que vous employez, et des produits que vous utilisez pour les nettoyer. Les matériaux synthétiques peuvent générer de forts échauffements (tapis à doublure néoprène, gels de silicone à même le poil), et des réactions allergiques impressionnantes peuvent trouver leur origine dans une lessive ou un détergent inadapté. Préférez les matériaux naturels, hypoallergéniques et respirants, si possible non teintés, lorsque vous avez un cheval à la peau sensible... ou simplement lorsque vous avez un cheval.

En illustration : un amortisseur en gel de silicone perforé a échoué à protéger le dos de ce cheval de surpression correspondant aux couteaux d'étrivières et au frottement de l'arcade de garrot d'une selle trop large...

RDV le mois prochain, où nous parlerons des gonfles et des granulomes inflammatoires =)

 

Article rédigé par Eugénie Cottereau - http://www.saddlefitting.fr

Photo © S. Rollin

Edité le 23/03/2016

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