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Mise en confiance du jeune cheval sur le cross

Edité le 29/06/2017

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Mise en confiance du jeune cheval sur le cross

Débuter un cheval peut s'avérer plus ou moins facile, selon le tempérament du cheval et l'expérience du cavalier. Quelle que soit la discipline, il est important que le cheval garde un souvenir positif de ses débuts, qui vont conditionner ses performances futures. Mathieu Lemoine, cavalier de concours complet, médaillé d'or aux JO de Rio et faisant partie de la team Cavalassur depuis de nombreuses années, vous donne ses conseils.

Le début du travail en extérieur

Une fois le débourrage effectué, mes jeunes chevaux de 4 ans vont régulièrement en trotting d’abord sur les allées du cross puis à l’extérieur. Pour les premières sorties, un cheval d’âge les accompagne, puis une fois qu’ils le suivent sans problème, ils vont seuls en extérieur. Ensuite, on commence le travail en terrain varié (passages dans l’eau, montées, descentes), dans un premier temps avec un autre cheval devant puis seul. Cette première étape est terminée une fois que le jeune cheval est confiant et décontracté aux trois allures en terrain varié et qu’il passe dans l’eau sans hésitation, toujours dans le mouvement en avant.

Le début sur les barres

Avant les premiers franchissements d’obstacles fixes, il faut évidemment que le jeune cheval soit à l’aise sur des petits obstacles d’hippique. Je commence toujours par travailler sur un obstacle bien encadré et j’intègre assez rapidement des sous-bassements. Au fur et à mesure des séances, les obstacles sont moins encadrés mais toujours d’un abord facile, avec beaucoup de pied et des sous-bassements variés. Une fois que l’on peut enchainer quelques petits obstacles d’hippique (sur un tracé facile et avec des distances adaptées aux jeunes chevaux) avec un cheval qui accepte de se porter en avant et en conservant un bon équilibre, on peut aborder les premiers obstacles fixes.

Le début sur obstacles fixes

Pour le premier travail sur du fixe, je commence la séance dans la carrière par le franchissement de quelques barres de concours, puis je vais dans le cross trotter et galoper avant d’aborder le premier obstacle fixe. L’objectif principal des premières séances est que le cheval reste confiant et ne se fasse pas peur, c’est pourquoi la configuration des premiers obstacles est importante : les obstacles doivent être petits, avec beaucoup de front et du pied, et bien encadrés. J’aborde ces obstacles au trot dans un premier temps. Une fois que le poulain franchit l’obstacle sans hésitation, on peut l’aborder au galop avec toujours le même objectif : franchise et mouvement en avant (sans excès bien sûr, l’idée est que le jeune cheval se porte en avant sans hésitation mais il faut éviter une vitesse excessive qui ne leur laisse pas le temps de sauter).

Au fur et à mesure des séances, on aborde différents profils d’obstacles du même type (un tronc, un quart de tronc, une haie…) puis le franchissement des fossés, et ensuite des contre hauts puis des contre bas. A tout moment, si un jeune cheval est trop hésitant sur un obstacle, je demande à un cavalier de se mettre devant moi avec un cheval d’expérience pour que le poulain le suive.

Une fois que le jeune cheval est à l’aise sur des sauts isolés sur les différents profils, on peut commencer des petits enchainements mais sans jamais le mettre « dans le rouge » : il faut, comme sur le parcours d’hippique, que ça se fasse avec un cheval qui reste confiant et à l’écoute.

Disposer d'un terrain doté de tous les profils d’obstacle que l’on peut rencontrer en concours est un avantage, et permet d’habituer les jeunes chevaux progressivement et de ne pas avoir de mauvaises surprises une fois sur le concours. Pour ceux qui n’ont pas accès à ce type d’installations, je conseiller de faire beaucoup d’extérieur et d’essayer dans leur carrière de reproduire certains types d’obstacles que l’on peut trouver sur le cross avec des plots en plastique par exemple. Si l’on ne dispose pas du tout de terrain de cross, il ne faut pas hésiter à aller faire quelques séances de travail dans des structures qui disposent de terrains adéquats avant d’aller en concours ! Et dans ce cas, il faut anticiper : mieux vaut avoir le temps de faire plusieurs petites séances qui se passent bien plutôt qu’une seule grosse séance une semaine avant le concours car si ça se passe mal, on n’a plus le temps de régler le problème. Il est vraiment primordial pour la suite que ces premières séances se passent dans le calme et que les chevaux ne se fassent pas peur, il ne faut donc pas hésiter à confier ce travail à un cavalier expérimenté afin que le jeune cheval n’ait pas de mauvaise expérience qui pourrait par la suite lui donner de mauvaises habitudes.

L’évolution jusqu’au concours

Il faut vraiment que les séances soient progressives. En général, nous rentrons les 3 ans en septembre après Pompadour et on commence le débourrage. J’essaye de les emmener un maximum dehors avant l’hiver tant que les terrains sont praticables. Quand ce n’est pas le cas, je travaille plus sur le plat et sur les barres de concours en allant le plus souvent possible dans les carrières et dans le cross (ne serait-ce qu’au pas pour les marcher après une séance de travail). La plupart du temps, je fais les premières séances de cross début février (ça dépend évidemment de la météo !) pour débuter le premier complet mi mars, souvent à Fontainebleau. Mais comme il n’y a pas de planning type, je m’adapte à l’évolution de chaque cheval et si certains ne sont pas encore prêts pour le début de saison, je préfère attendre un mois de plus, bien les préparer à la maison avant d’aller en concours. En complet à 4 ans, nous avons la chance de pouvoir nous permettre « d’attendre » un peu les chevaux car deux primes en six concours maximum suffisent pour les qualifier à la Finale.

Edité le 29/06/2017

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